Le 29 septembre 1800, à Savigny en Véron, petit village près de Chinon, Louis Marie Chalumeau épouse Marie Charlotte de Joannis. Tous deux sont des ancêtres de mon épouse. A ce mariage assistent, entre autres, Sophie Avril, cousine germaine de Marie-Charlotte et son mari le général Simon Canuel. J’ai cherché à savoir qui était ce Simon Canuel. Il était né dans la Vienne à Trois-Moutiers.
L’ancien maire de Trois-Moutiers raconte :
« Quand j’étais maire de Trois-Moutiers, j’avais rêvé de donner à une place du bourg le nom de Canuel, seul enfant de la commune à avoir les honneurs du Grand Larousse encyclopédique en 10 volumes, mais après avoir pris connaissance des évènements de sa vie, j’y ai renoncé ! » Qu’a donc fait Canuel pour mériter que son village natal refuse de l’honorer ?
Simon Canuel (1767-1840) est un général révolutionnaire, qui s'est illustré pendant les guerres de Vendée. Il participe à l’écrasement des Vendéens à la bataille de Savenay puis à des opérations contre les contre-révolutionnaires dans l’Indre et le Cher. Peu apprécié par Napoléon, il ne participera pas aux guerres de l'Empire mais évoluera petit à petit vers l'opposition royaliste et en 1815, pendant les Cent-jours, il lutte avec les Vendéens contre l'armée impériale, ce qui lui vaudra le titre de baron. Nommé Commandant de la 19ème région militaire à Lyon, il réprime sévèrement des troubles que certains l’accusent d’avoir lui-même fomentés.
En 1818, il est impliqué dans la conspiration dite « du bord de l'eau », mais l’affaire se terminera par un non-lieu et il sera relâché après quelques mois de prison. On lui attribue la phrase suivante :"J'ai marché dans le sang jusqu'à la cheville pour la République, pour les Bourbons, ce sera jusqu'aux genoux."
Lors d’un procès, suite aux troubles à Lyon, l’avocat de son adversaire lui posera une question gênante : « Nous direz-vous, général, comment il s’est fait que vous ne vous soyez jamais battu que contre des Français ? » Pierre Maussion
Commandez le livre : Simon Canuel