Jeudi 28 janvier à 18h30 : Les Irlandais de la maison de campagne d’antan à la cité d’aujourd’hui
La cité des Irlandais doit son nom au collège catholique des Lombards devenu Irlandais qui s’installa à la fin du XVIIe siècle dans une belle demeure entourée d’un parc. En 1757, elle connut l’affaire dite de l’imprimerie clandestine d’Arcueil. La possession arcueillaise des Irlandais reste dans les mains de ces religieux catholiques jusqu’au début du XXe siècle. Entre les deux guerres, le pharmacien Chantereau acquiert le domaine pour y bâtir ses laboratoires qui deviendront par la suite Innothera. Au début des années 1960, il cède une partie de l’ancien domaine à la Ville qui fait construire, sur le site, la cité dite des Irlandais. L’activité de recherche sera fermée sur ce site qu’en 2004. Elle sera remplacée par la Maison du Grand-Cèdre, établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Henri Toulouze
Jeudi 11 février à 18h30 : La descendance de Claude Symonet
Je suis reparti d’un couple de drapiers parisiens Claude Symonet (1588-1660) et son épouse Marguerite Hacte (1597-1651). Claude a une boutique rue Saint-Denis, mais il a aussi des comptoirs à Lyon, Venise et Florence et il a fait fortune, ce qui lui a permis d’acheter une maison de campagne à Bourg la Reine (qui sera le siège en 1722 d’un évènement historique). Ce couple aura au moins cinq enfants et on peut estimer sa descendance à environ 15000 personnes et si l’on rajoute les conjoints, on doit approcher les 30 000 personnes. Mon problème n’a donc pas été de leur trouver des descendants mais de choisir parmi ces 30 000 personnes, celles qui sortaient de l’ordinaire et qui méritaient que l’on raconte leur histoire.
Je cite en vrac : Brigitte Bardot, Nicolas Foulon, moine bénédictin et ancêtre de tous les membres de la famille Mezzara (dont Léa Seydoux), Louis de Brancas, neveu de Françoise de Brancas, dame d’Arcueil (il a épousé Diane-Adélaïde de Mailly-Nesle, une des maîtresses de Louis XV), Anne Marie Chassaigne, courtisane, princesse et sainte, plus connue sous le nom de Liane de Pougy, son fils héros de l’aviation, Paul Mezzara, qui fait fortune à Venise et se fait construire à Paris par Hector Guimard, un hôtel particulier Art nouveau, qui existe toujours, sa fille Yvonne Mezzara et son mari Jacques Sadoul, condamné à mort en 1919 pour désertion, ami de Jaurès, Lénine, et avocat en 1945 d’Eugène Schueller, fondateur de l’Oréal, Pierre Louis Sourdon-Dumesniel, maître à écrire de Louis XVII et qui en 1844 rencontre et reconnaît Louis XVII , Victor Hugues, qui abolit l’esclavage à la Martinique, héros du livre d’Alejo Carpentier « Le siècle des lumières », un chancelier allemand, la famille Lamoignon, alliée des Tardif, la famille Jacquin et son plus célèbre représentant Nicolas Joseph Jacquin, Jenny de Thelusson, dont la grand-mère fait construire en 1778 par Claude Nicolas Ledoux, l’hôtel de Thelusson, propriété successivement des Thelusson, puis de Murat, Napoléon et du Tsar de Russie, etc…
Pierre Maussion
Jeudi 18 mars à 18h30 : De ces femmes blessées
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Fernand Iveton et Hélène Ksiazek |
Lire le dossier sur Hélène Ksiazek et Fernand Iveton
Une saga familiale arcueillaise, celle des Sainctot et Vizé
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Nicolas de Sainctot |
Pierre de Sainctot, trésorier des finances à Tours, mort en 1642, ne fut pas le premier de la famille à détenir la propriété. Ce fut son grand père maternel Claude Vizé (1528-1574), marchand mercier parisien, qui acquiert à Arcueil à partir de 1557 une ferme, des vignes et du prieur de l'abbaye de Saint-Denis de l'Estrée un pré au lieu dit Arthenay (Lardenay). La propriété passe à ses "hoirs" puis apres partage, en 1588, au gendre de Claude Vizé (1528-1574), Pierre Sainctot, décédé en 1639, marchand drapier, bourgeois et échevin de Paris, anobli par Henri IV. Ce sont les fils de Pierre et Anne Vizé, Pierre, Jean-Baptiste, Nicolas I de Sainctot et Étienne qui en hériteront et prendront le titre de seigneurs de Lardenais. Nicolas II de Sainctot, le dernier de cette famille, qui fut propriétaire à Arcueil, est le fils de Nicolas I, lui-aussi maître de cérémonies ; il sera maître de cérémonies et introducteur des ambassadeurs sous Louis XIV. La propriété d'Arcueil est alors une ferme située dans le village à proximité de la Grande Rue. Elle deviendra château avec le Président Pierre-Louis Thomas de L'Isle décédé en 1720 et son épouse Anne-Françoise-Louise Boucherat, nièce du chancelier Louis Boucherat, décédée en 1740. Celle-ci est la demi-soeur utérine de Simon-Emérit de Vizé, dont le père Simon de Vizé, trésorier de France dans la généralité de Soissons, décédé en 1667, est le cousin issu de germain de Nicolas II de Sainctot.
C'est par Nicolas II de Sainctot, maître de cérémonies et introducteur des ambassadeurs, que j'ai commencé cette saga arcueillaise. Vous découvrirez ensuite Pierre et son épouse Marguerite de Vion qui sera la maîtresse du poète Voiture, Jean-Baptiste, Nicolas I et Étienne de Sainctot, seigneurs de Vémars et de Lardenais, puis leur grand-père Étienne (1524-1611) et sa descendance dont Pierre Sainctot, leur père, tous deux marchands drapiers et bourgeois parisiens, et enfin le marchand et bourgeois de Paris Claude Vizé, à l'origine de la propriété et du titre nobiliaire, et sa descendance Vizé. J'ai conscience que cette saga familiale est longue mais elle mérite que l'on s'y attarde. Aussi, profitez bien de vos longues soirées d'hiver pour prendre plaisir à lire cette histoire comme j'ai eu plaisir à l'écrire. Annie Thauront
Lire le dossier : Nicolas II de Sainctot, seigneur de Vémars et de Lardenay
Lire le dossier : Les maîtres de cérémonies Jean-Baptiste et Nicolas de Sainctot
Lire le dossier : Le marchand drapier de Paris Étienne Sainctot
La révolte des vignerons du Languedoc en 1907
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Manifestants du village de Saint Bauzely |
Mais de 1900 à 1906, la production de vin du Languedoc grimpe de 16 à 21 millions d'hectolitres. La surproduction se solde par une mévente et une chute brutale des prix. Ceux-ci sont divisés par deux ou par trois en quelques années. C'est la ruine pour de nombreux Languedociens : petits viticulteurs qui n'arrivent pas à rembourser leurs dettes mais aussi négociants dont le sort est suspendu à celui de la viticulture.
Les Languedociens réclament pour le moins l'abrogation de la loi de 1903 sur la
« chaptalisation » et une surtaxe sur le sucre pour décourager les importations. Mais le Président du Conseil, l'inflexible Georges Clemenceau, ne veut rien entendre.
La concurrence étrangère avec sa surproduction fait rage, les vins trafiqués sont en vente libre sur le marché, et les fraudeurs sont impunis. Dès 1892, les vignerons réclament la suppression du sucrage officiel et le rétablissement des droits de douanes.
Le gouvernement de Paris plus proche des intérêts des riches betteraviers du Nord que du petit peuple des Corbières, fait la sourde oreille. Avec la misère, la colère et la révolte monte à travers le Languedoc. Marcelin Albert, cafetier et vigneron d'Argeliers, dans l'Aude, prend la tête de la révolte. Le 12 mai 1907, il avertit le gouvernement que si rien n'est fait avant le 10 juin, il décrétera la grève de l'impôt. Bruno Teste
Le prénom de Marianne, symbole de la République, aurait été à l’origine celui d’une arcueillaise !
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Marianne atelier de moulage Lorenzi Arcueil |
La construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, une conséquence de la défaite de la France en 1870
Dans quelques mois devrait être célébré le cent-cinquantième anniversaire de la Commune de Paris. Le classement aux monuments historiques de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, annoncé mi-octobre 2020, va coïncider avec cet anniversaire. Cela a été vu comme une provocation. En effet, la basilique du Sacré-Cœur, dont la première pierre fut posée le 16 juillet 1875 sur cette colline de Montmartre où débuta la Commune, est considérée comme le symbole de la sanglante répression des Communards par les armées de Thiers. Pour preuves, cette déclaration de Hubert Rohault de Fleury (1828-1910), initiateur de la construction de l’église avec son beau-frère Alexandre Legentil (1821-1889): « Oui, c'est là où la Commune a commencé, là où ont été assassinés les généraux Clément-Thomas et Lecomte, que s'élèvera l'église du Sacré-Cœur ! Malgré nous, cette pensée ne pouvait nous quitter pendant la cérémonie dont on vient de lire les détails. Nous nous rappelions cette butte garnie de canons, sillonnée par des énergumènes avinés, habitée par une population qui paraissait hostile à toute idée religieuse et que la haine de l'Église semblait surtout animer. ». Cet été, je découvrais que cet homme, lié à notre histoire religieuse, était le petit-fils d’un architecte parisien, propriétaire à Arcueil de 1832 à 1834 d’une maison qu’il vendra comme maison de campagne au Collège des Irlandais. Cela m’a incitée à entreprendre une recherche sur l’histoire de la famille Rohault de Fleury et sur l’histoire controversée des origines de cette basilique. En voici les résultats. Mes sources sont les hagiographies de Hubert Rohault de Fleury et de Alexandre Legentil, les compte-rendus des séances de l’Assemblée nationale et les journaux de l’époque. J’ai profité de cette recherche pour évoquer le chevalier de la Barre décapité sous Louis XV pour blasphème, l’adresse de la basilique étant 35 rue du Chevalier-de-la-Barre ainsi que l’église Saint-Pierre de Montmartre, située sur la butte, menacée de démolition avec la construction du Sacré-Cœur ; cette charmante église paroissiale fut sauvée grâce à l’intervention du conseiller municipal Eugène Fournière. Je n’ai développé ni l’histoire de la construction du Sacré-Cœur qui s’étala sur plus de quarante ans ni les choix architecturaux qui furent faits. Bonne lecture à tou(te)s. Annie Thauront
Lire le dossier sur la construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
150e anniversaire de la Guerre de 1870
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À Cachan, tombeau de 230 soldats morts au combat en 1870 |
Entre juillet 1870 et juin 1871, l’année terrible comme le dit l’historien Pierre Milza, la France connut un de ses plus grands drames. Des soldats morts sur le champ de bataille, aux Communards assassinés par Thiers et à la population mitraillée, la France fut ravagée. 100 000 morts au moins dans chaque camp.
Arcueil et sa région ne furent pas épargnées. Des combats se déroulèrent sur son territoire et aux alentours : de Cachan au fort de Montrouge, en passant par Bagneux. Les Arcueillais virent passer à plusieurs reprises les deux armées belligérantes, ils durent se réfugier dans Paris et constater à leur retour le pillage de leurs maisons et de leurs biens.
D’abord, nous examinerons les causes de la guerre franco-prussienne avec la fameuse dépêche d’Ems, puis, nous survolerons le conflit qui se déroula presque exclusivement sur le sol français et connut deux périodes bien distinctes : La première, de défaite en défaite, se solda par la capture de l'empereur Napoléon III et conduisit au siège de Paris ; durant la seconde, des armées républicaines surgies des provinces tentèrent de libérer la capitale. Arcueil et les villes environnantes furent prises dans la tourmente guerrière. Nous examinerons ensuite la vie quotidienne des habitants d’Arcueil et des environs et nous détaillerons les phases de la guerre se déroulant sur notre territoire. Henri Toulouze
Lire le dossier du 150e anniversaire de la guerre de 1870
Annexe n° 1 La défense de Paris
Annexe n° 2 Le fort de Montrouge
Annexe n° 3 Le fort de Bicêtre
Annexe n° 4 Redoute du Moulin de Saquet
Annexe n° 5 Redoute des Hautes-Bruyères
Annexe n° 7 Bataille de Champigny
Annexe n° 8 batailles de Châtillon
L’usine malodorante des Hautes Bornes à Arcueil ou les odeurs de Paris
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Publicité de 1880 |
Lire le dossier sur L’usine malodorante des Hautes Bornes à Arcueil
Arcueil et son hameau de Cachan à la Révolution, son cahier de doléances et ses signataires
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Cahier de doléances d'Arcueil du 13 avril 1789 |
« citoyens actifs » sachant signer. Ayant précédemment identifié les paysans signataires du cahier de doléances de Champagney (Haut de Saône) (dont un article remarquable demande l’abolition de l’esclavage) en comparant les signatures avec celles relevées sur l’état-civil, j’ai tenté la même expérience pour les signataires arcueillais, bien que l’original du cahier d’Arcueil ait été perdu. Je pense avoir réussi à identifier ces 43 hommes en les recherchant à l’état-civil. Ce sont des bourgeois (docteur en médecine, notaire, receveur des domaines, procureur fiscal), des vignerons, des laboureurs et des meuniers, des commerçants (aubergiste, marchand de vin, boulanger, boucher) et des artisans (maçons, charpentiers, maître-carrier, entrepreneur de maçonnerie) etc. Les quatre députés délégués par cette assemblée du Tiers État sont deux hommes de loi parisiens et deux laboureurs. Je présente le résultat de cette recherche en même temps qu’un aperçu de la commune et de ses grands domaines à la veille de la Révolution. J’ai effectué l’analyse du cahier de doléances et notamment celle de son article 32 concernant un projet de canal amenant les eaux de l’Yvette et de la Bièvre à Paris, projet auquel les Arcueillais étaient opposés. Ma découverte a été celle d’Antoine-Christophe Gerdret, membre du club des Jacobins qui avait été élu de la section de l’Oratoire à l’Assemblée de Paris en 1791. C’était un négociant parisien mort à Arcueil le 9 avril 1793 dans sa propriété, une grande maison « bourgeoise », maison qui deviendra par la suite le Collège des Irlandais. Annie Thauront
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Menika, Olga, Ida et les autres… Des étrangères dans la Résistance.
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Ménika Chilischi (1915-1944), résistante de la MOI. |
Lire le dossier : Menika, Olga, Ida et les autres… des étrangères dans la Résistance.
La catastrophe des mines de Lalle à Bessèges (Gard) le 11 octobre 1861.
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La découverte des corps après l’inondation des mines de Lalle |
Lire le dossier sur la catastrophe des mines de Lalle à Bessèges