Vendredi 10 janvier 2024 à 18h30 : Histoire de la Bièvre et de ses pollutions par Thomas Le Roux

Ancienne rivière rurale, lieu de pisciculture, moulins, glacières et irrigation, la Bièvre s’est industrialisée à partir du XVIe siècle. Cette irruption de l’industrie a commencé sur sa section parisienne, avec la teinturerie des Gobelins. Puis, à partir de la fin du XVIIe siècle, d’autres teinturiers et des tanneurs, puis des amidonniers s’installent sur ses berges. Avec l’industrialisation et l’urbanisation du XIXe siècle, les usines n’ont cessé de se fixer sur son cours, en remontant le courant jusqu’à la banlieue. A Arcueil-Cachan, de nombreux établissements de blanchisserie ont longtemps prospéré. Cet exposé retracera les pollutions qui ont été provoquée par ce phénomène, et les actions entreprises pour améliorer son assainissement, notamment avec Benjamin Raspail, habitant d’Arcueil-Cachan, député et conseiller général du Département de la Seine. (Cette conférence était prévue le 21 novembre 2023 et a été reportée).

Vendredi 31 janvier à 18h30 : Des « grands » personnages de l’histoire dans la généalogie de Gérard Vergison-Rozier, par Annie Thauront

Les grands personnages de l’histoire choisis dans cette vaste généalogie ont pour nom Richard 1er de Normandie (v.930-996), Alphonse VI de Castille (1040-1109), roi de Castille et de Léon, Roger de Hauteville (1095-1154) roi de Sicile, Henri Plantagenet (1133-1189) roi d’Angleterre ou encore Baudouin le Lépreux (1160-1185) roi de Jérusalem, sans oublier les connétables Bertrand Du Guesclin (1323-1383), et Charles d’Albret (1368-1415) mort à Azincourt, le pape Alexandre VI Borgia (1431-1503) et bien sûr des rois de France depuis les Mérovingiens. Cette conférence sera l’occasion de présenter quelques blasons.

Vendredi 7 février à 18h30 : La Maison Raspail à Cachan à travers ses propriétaires par Christophe Balland du collectif la Maison Raspail

Le sujet de cette conférence est l’histoire de la maison Raspail, un ancien relai de chasse fréquenté par Louix XIII, dénommée ainsi depuis son acquisition par les fils Raspail pour François-Vincent Raspail après son exil belge en 1863. Avant les Raspail, l’architecte Germain Boffrand en sera le propriétaire ainsi qu’au XIXe s. le banquier Artaud puis l’avoué Armand Colmet qui sera maire d’Arcueil-Cachan de 1844 à 1861.



Vendredi 7 mars à 18h30 : Des « pionnières » dans la généalogie de Gérard Vergison-Rozier par Annie Thauront

 Des « pionnières » sont les ascendantes directes de Gérard Vergison-Rozier comme Arégonde de Thuringe (515-580) reine mérovingienne, Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) reine de France et d’Angleterre, Alix de Vergy (1182-1251) duchesse de Bourgogne, Jeanne de Belleville (1296-1359) première femme pirate, ou bien apparentées telles la romancière du Grand Siècle, Mme de Lafayette (1634-1693), la mathématicienne et physicienne Émilie du Châtelet (1716-1749) et l’aviatrice Adrienne Bolland (1895-1975).



Vendredi 21 mars à 18h30 : L'évolution de la photographie de ses débuts à nos jours, par Gérard Thauront


En lien avec les animations de la créathèque, première conférence consacrée à l’évolution de la photographie de ses débuts au numérique


L’histoire oubliée de la teinturerie David et de sa propriétaire Mme Perle David née Alexandre et de son associé M. Bernard Reichenbach.

Cette publication relate l’histoire de la plus importante teinturerie d’Arcueil, la teinturerie David et celle de ses propriétaires. Le 19 août 1944, vidée de tout son matériel, l’usine était devenue le poste de commandement des FTP d’Arcueil. Elle sera vendue dans les années 1960 par la famille de Bernard Reichenbach à la brasserie Valstar ; ses bâtiments seront utilisés pour entreposer des bouteilles de bière. Après la fermeture de Valstar en 1974, sur ses terrains préemptés par la mairie, côté impair à l’emplacement de ce qui fut la teinturerie Caron et côté pair à l’emplacement de la teinturerie David, seront construits logements HLM et logements en accession à la propriété ; cela sera la ZAC de la Maison des Gardes. Mais dans la mémoire arcueillaise, seule reste la Valstar. La teinturerie David a été oubliée. Et pourtant...de nombreuses générations d’Arcueillais-e-s y ont travaillé de 1881 jusqu’en 1941 peut-être même 1942 ou 1943. L’histoire de Mme David née Perle Alexandre, la propriétaire, témoigne de la barbarie nazie. Juive originaire d’Afrique du Nord, veuve depuis 1914 du teinturier juif originaire de Nancy, Henri David, elle subit en 1941 le « vol légal » de sa teinturerie du fait des lois dites « d’aryanisation » de Vichy et de l’occupant allemand visant à « éliminer l’influence juive dans l’économie nationale ». Le 27 février 1941 est nommé un administrateur provisoire pour tous les biens possédés par le financier Bernard Reichenbach, associé et gérant depuis 1927 de la société « Veuve David et Cie ». La teinturerie David fut « aryanisée » comme l’imprimerie de l’éditeur de cartes postales Adrien Bréger qui se trouvait rue de la Grange Ory à Cachan. La maison d’habitation des Bréger, 32 rue du Dr Gosselin à Arcueil au coin de la rue Paul Signac, devint en 1944, après le départ des Allemands qui l’occupaient, poste de commandement du groupe clandestin MLN - FFI d’Arcueil dirigé par Jules Gaudiche. Si l’histoire de ces deux entreprises est semblable, Mme David, propriétaire de la teinturerie, n’eut pas le même sort que M. Adrien Berger. Arrêté le 13 mai 1944 à Clermont-Ferrand non pas comme juif mais comme résistant pour avoir fabriqué des faux papiers, il fut interné à Drancy mais il échappa à la déportation du fait de la grève insurrectionnelle des cheminots et récupéra après la Libération son imprimerie et sa maison. Mme David avait été arrêtée comme juive à son domicile à Aix-en-Provence en mai 1944 avec son fils André Salomon (né d’un premier lit). Transférés à Marseille puis internés à Drancy, ils seront déportés et mourront à Auschwitz, Perle David le 25 mai et son fils André Salomon le 5 juin 1944. Ils avaient respectivement 79 et 62 ans. Ils sont morts peu de temps avant la Libération d’Arcueil et de Paris et avant que l’associé de Mme David, Bernard Reichenbach, ne récupère le 12 mars 1945 la propriété de la teinturerie David. J’ai profité de cette recherche pour évoquer l’entourage artistique du fils de Perle David, le pianiste André Salomon et celui de Bernard Reichenbach, dont l’un des fils fut le cinéaste François Reichenbach. Annie Thauront

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Les barrières d'octroi

Henri Rousseau. L'octroi.
Dans la notice consacrée à Arcueil de wikipédia, il est écrit à propos des personnalités liées à la commune : « Henri Rousseau (1844-1910) dit le douanier Rousseau, peintre naïf ; il travailla comme douanier à la Maison des gardes, actuellement le conservatoire d'Arcueil. » Ma publication montre que cette affirmation est erronée. Le château vieux n’a jamais été bureau d’octroi (ou même bureau de douanes) où le peintre Henri Rousseau aurait pu travailler de 1871 à 1893. Il avait été nommé commis d’octroi de 2e classe à l’octroi de Paris en 1871. À cette époque, le château vieux, dénommé plus tard Maison des gardes, était propriété du teinturier Nicolas Jannet auquel succéda en 1900 son gendre, le teinturier Jules Caron, qui sera maire d’Arcueil de 1875 à 1878 et de 1888 à 1892. Au moment où le Douanier Rousseau est censé travailler comme douanier dans la Maison des Gardes, Jules Caron y habite avec son épouse Marie-Aspasie Jannet. Cette erreur m’a incitée à une recherche sur les barrières d’octroi. Il en résulte une première partie intitulée « Les bureaux d’octroi de Paris et d’Arcueil-Cachan ». La fraude à l’octroi, cette taxe sur les marchandises destinées à la consommation entrant en ville, a conduit à la construction de barrières à Paris sous Louis XVI. Je présente l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, qui fut l’auteur des plans de 57 bureaux d’octroi parisiens. La construction des barrières fut interrompue par des émeutes et incendies des bureaux d’octroi, prémisses de la Révolution française, qui eurent lieu à Paris du 9 au 13 juillet 1789 à la veille de la prise de la Bastille. Reconstruits, la plupart des bureaux d’octroi furent démolis à l’occasion des travaux d’Hausmann. Il ne reste que quelques bureaux dont ceux de la place Denfert-Rochereau qui abritent le Musée de la Libération de Paris. Les bureaux d’octroi d’Arcueil-Cachan n’existent plus. Dans une seconde partie, je présente le peintre, le Douanier Rousseau, à travers quelques-uns de ses paysages urbains dont « Berges de la Bièvre près de Bicêtre » où l’on voit dans le lointain l’aqueduc Belgrand. Annie Thauront

Lire le dossier : Les bureaux d’octroi de Paris et d’Arcueil-Cachan

Lire le dossier : Le peintre Henri Rousseau appelé le Douanier Rousseau

Histoire et généalogie de l’imprimeur-éditeur Adrien-Armand Bréger et de son épouse Marie-Louise Fribourg

Maison qui fut celle de M. Adrien Bréger, 15 rue du 8 mai 1945
À la suite des poses de plaques pour le 80e anniversaire de la rafle du Vel’ d’Hiv’ aux domiciles des victimes juives arcueillaises de la déportation, Jacques Delahaie et moi-même avons été informés qu’une plaque avait été apposée sur le mur d’enceinte d’une belle propriété, située à Arcueil, à l’angle de la rue Paul Signac et de la rue du Docteur Gosselin, et dont l’adresse est depuis 1965, 15 rue du 8 mai 1945. Cette plaque honore un groupe de Résistants arcueillais, celui du MLN, (dont le responsable était l’abbé Le Corvec), qui en avait fait son centre de commandement lors de la Libération d’Arcueil le 19 août 1944. La maison qui avait été réquisitionnée par l’occupant allemand appartenait depuis 1938 à M. Adrien-Armand Bréger (1902-1991), imprimeur-éditeur et à son épouse Mme Marie-Louise Fribourg (1906-1993). Cette information donnée par leur petit-fils, M. Olivier Artaud, que je remercie vivement, eut pour résultat une recherche sur celui qui construisit la maison, le comte César de Peretti de la Rocca (1827-1899), ainsi que sur les gens célèbres de la rue Paul Signac. Cela a donné lieu à un premier dossier de ce chapitre de notre blog consacré à l’histoire et à la généalogie de Mme et M. Bréger. Le second dossier concerne les faits marquants de la vie de Adrien Bréger qui fut propriétaire de l’imprimerie Hélio-Cachan (en faillite en 1975) et créateur de la carte postale Iris, mais aussi celle de son beau-frère l’avocat Samuel Spanien (1896-1952). Cet avocat juif, époux de Simone Bréger, sœur aînée d’Adrien, prit des risques considérables en défendant Léon Blum devant la Cour suprême de justice instituée par le gouvernement de Vichy le 30 juillet 1940 ; Blum fut accusé d’avoir « trahi les devoirs de sa charge dans les actes qui ont concouru au passage de l’état de paix à l’état de guerre avant le 4 septembre 1939 et dans ceux qui ont ultérieurement aggravé les conséquences de la situation ainsi créée ». Dans le procès qui s’annonçait à Riom (Puy-de-Dôme), Léon Blum put compter sur le soutien de trois avocats. Deux d’entre eux sont des hommes politiques connus pour leurs convictions socialistes : Félix Gouin et André Le Troquer. Leur confrère Samuel Spanien ne bénéficiait pas d’une notoriété comparable, mais allait jouer un rôle essentiel en assistant Léon Blum, celui qui deviendra bientôt un ami. Le troisième dossier est l’histoire généalogique de Adrien Bréger et de Marie-Louise Fribourg sa femme. C’est l’histoire d’un couple de juifs parisiens originaires d’Alsace-Lorraine qui résume celle des Juifs d’Europe occidentale : Allemagne, Espagne et Portugal, Italie, Pays-Bas et Alsace-Lorraine entre antijudaïsme, intégration liée à l'universalisme des Lumières et antisémitisme. Elle est traversée par une longue période de massacres, les pogroms qui suivirent la Peste noire de 1349, d'accusations de crimes rituels comme celui de Raphael Lévy brûlé vif à Metz en 1670, d'extorsions diverses et d'expulsions des villes où ils résidaient, cela avant même l’extermination perpétuée par les nazis avec l’aide de l’État français. Plusieurs membres de cette famille furent victimes de la Shoah. Le dernier dossier est consacré aux personnalités apparentées : l’étudiante parisienne Hélène Berr (1921-1945), Lucy Dreyfus née Hadamard (1869-1945), Camille Sée (1847-1919), Adolphe Crémieux (1796-1880), Jean Zay (1904-1944), Pierre Mendes-France (1907-1982), Jeanne Blum née Levylier (1899-1982) et Antoine Veil (1926-2013), époux de celle qui sera Ministre de la Santé Simone Veil née Jacob (1927-2017). À travers l’histoire du couple Bréger Fribourg, ce sont des pans de notre histoire locale et régionale, avec les communautés juives d’Alsace-Lorraine mais aussi notre histoire nationale, notamment de 1939 à 1945, que nous découvrons. Annie Thauront

Lire le dossier : La rue Paul Signac

Lire le dossier : L’imprimeur-éditeur Adrien-Armand Bréger, propriétaire du 15 rue du 8 mai 1945 et son beau-frère l’avocat Samuel Spanien

Lire le dossier : Ascendance de Marie-Louise Fribourg et de Adrien-Armand Bréger

Lire le dossier : Des personnalités d’origine juives apparentées à Adrien-Armand Bréger et à Marie-Louise Fribourg, son épouse.

La descendance Caristie

Philippe Joseph Caristie
La famille Caristie est une famille d’origine piémontaise. Six frères Caristie, tous architectes, viennent s’installer en Bourgogne au début du 18ème siècle. : à Dijon et Saulieu, Avallon, Corbigny et dans l’Ain. L’un  deux, Michel-Ange Caristie travaille à Amiens, Paris, Sens, Saulieu et Autun. Son fils Jean-Antoine, établi à Dijon rayonne sur toute la Côte d’Or et la Haute-Marne où il construit des églises, des abbayes, des châteaux et des hôtels particuliers. Léa Caristie-Martel (1865-1933) sera la dernière à porter le nom de Caristie. Marie-Anne Caristie (1756-1829), fille de Jean-Antoine, épouse en 1775, Gérard Boüault, secrétaire de l’Intendance de Bourgogne. Ils auront six enfants et par ceux-ci le sang des Caristie coule chez tous leurs descendants, dont mon épouse.. Pierre Maussion

Lire le dossier sur la descendance Caristie


Le quartier d'Arcueil, dit Plateau-Kergomard.

Impasse Vuilleminot (DR)
Le quartier d'Arcueil, dit Plateau-Kergomard, situé près de Villejuif autour du carrefour des avenues Vaillant-Couturier et Gabriel Péri est resté essentiellement agricole jusqu'au début du XXe siècle. Ce sont tout d'abord des cultures de blé, comme partout sur le plateau de Longboyau, puis des jardins maraîchers. Des pépinières et des champs de luzerne s’y trouvent jusqu’en 1920. Les vignes sont mentionnées dès le XIVe siècle sur tous les lieux-dits qui entourent le carrefour. Même si les vignes étaient présentes sur les deux versants de la vallée de la Bièvre, les Quatre chemins semblent avoir occupé une place particulière dans l'activité des vignerons.
Comme partout en Ile-de-France, la vigne décline dans la 2e moitié du XIXe siècle, principalement à cause de l'arrivée du chemin de fer : en déversant sur le marché parisien les crus du sud de la France réputés bien meilleurs, il fait disparaître la production locale. A Arcueil, s'ajoute le fort développement des carrières qui fournissent en pierre à bâtir le marché parisien. De grandes carrières se trouvaient sur le plateau, parmi lesquelles celle dite des Géants. C'est dans l'une de ces carrières, convertie en champignonnière, probablement située sur le territoire du Kremlin Bicêtre vers l'intersection de Villejuif et d'Arcueil, que se déroule en 1897 le fait divers connu comme l'affaire Carrara. En novembre, l'exploitant, Angelo Carrara, tue et fait brûler dans sa champignonnière un commis de banque venu encaisser une traite.
Le grand traumatisme se produit au milieu du XXe siècle. L’autoroute de l’État mit à mal la tranquillité des habitants du plateau et affecta gravement la continuité de ce quartier avec le reste de la commune. Henri Toulouze



Une recherche sur l’origine du nom « Montmort » donné à un fief arcueillais à partir du XVIe siècle et Le poète Jean-François de Saint-Lambert et les femmes qu’il aima : Catherine de Boufflers, Émilie du Châtelet et Sophie d’Houdetot.

Jean-François de Saint-Lambert 
Le nom « Montmort » a été donné en 1878 à une très ancienne rue d’Arcueil. D’où vient ce nom ? c’est la question posée par notre conservateur du patrimoine. J’ai donc poursuivi l’histoire des Sainctot, seigneurs de Lardenay et des Vize, seigneurs pour partie d’Arcueil par une recherche sur le nom « Montmort » évoqué pour le sieur Pierre Reynault, seigneur du fief de Montmort en 1555, fief racheté par Claude Vize (v.1565-1612) en 1603. Cette recherche m’a conduite à Françoise Mariette (1610-1690), dame de Montmort, mariée à Paul Fréart de Chantelou, important collectionneur de tableaux de Nicolas Poussin et à Henri-Louis Habert de Montmort (1603-1679), seigneur du Mesnil-Saint-Denis, lié au peintre Philippe de Champaigne. Ils ont fréquenté tous les trois l’hôtel de Rambouillet comme le poète Voiture, qui fut l’amant de la précieuse Mme de Sainctot (1600-1666), belle-sœur de Jean-Baptiste de Sainctot, maître de cérémonies et que nous avons découverte dans un beau portrait qu’elle fit d’elle-même. Cette recherche sur les Habert de Monmort s’est continuée après la découverte d’un mariage le 13 janvier 1631 de Marguerite Bobye, fille de Marguerite Vize et Louis Bobye avec Pierre Habert, un descendant d’une branche cadette des Habert de Montmort. Malgré ces tentatives, je n’ai pas réussi à trouver l’origine du nom « Montmort ». Le nom n’a pas été transmis au fief arcueillais par ces familles. Mon hypothèse est que c’est une réminiscence de son sens étymologique « Mont des Morts », car Arcueil fut une nécropole au Haut Moyen-Age. En poursuivant la recherche généalogique, j’ai fait une découverte. Dans la descendance de Marguerite Bobye (et donc de Claude Vize, décédé en 1574, marchand-mercier et bourgeois de Paris), est apparu  Jean-François de Saint-Lambert (1716-1803), militaire, poète, philosophe et académicien au Siècle des Lumières. Il fut l’amant de femmes « célèbres » : Catherine de Boufflers, Émilie du Châtelet et Sophie d’Houdetot et ami de Charles-Juste de Beauvau-Craon. Comme Voltaire, Jean-François de Saint-Lambert fait partie des écrivains anti-esclavagistes du XVIIIe siècle. Je vous invite à lire ces deux nouvelles histoires. Annie Thauront

La descendance de Claude Symonet et ses liens avec Arcueil

La descendance de C. Symonet (DR)
Le confinement a parfois du bon ! Il y a au moins vingt ans, j’avais commencé à écrire une histoire des familles Tardif et Symonet (des ascendants de mon épouse) et puis j’étais passé à autre chose. Lors du premier confinement, je me suis replongé dans mon dossier et dans des centaines de photocopies d’actes notariaux du 17ème siècle, faites alors aux Archives nationales.

Je suis reparti d’un couple de drapiers parisiens Claude Symonet (1588-1660) et son épouse Marguerite Hacte (1597-1651). Claude a une boutique rue Saint-Denis, mais il a aussi des comptoirs à Lyon, Venise et Florence et il a fait fortune, ce qui lui a permis d’acheter une maison de campagne à Bourg la Reine (qui sera le siège en 1722 d’un évènement historique). Ce couple aura au moins cinq enfants et on peut estimer sa descendance à environ 15000 personnes et si l’on rajoute les conjoints, on doit approcher les 30 000 personnes. Mon problème n’a donc pas été de leur trouver des descendants mais de choisir parmi ces 30 000 personnes, celles qui sortaient de l’ordinaire et qui méritaient que l’on raconte leur histoire.

Je cite en vrac : Brigitte Bardot, Nicolas Foulon, moine bénédictin et ancêtre de tous les membres de la famille Mezzara (dont Léa Seydoux), Louis de Brancas, neveu de Françoise de Brancas, dame d’Arcueil (il a épousé Diane-Adélaïde de Mailly-Nesle, une des maîtresses de Louis XV), Anne Marie Chassaigne, courtisane, princesse et sainte, plus connue sous le nom de Liane de Pougy, son fils héros de l’aviation, Paul Mezzara, qui fait fortune à Venise et se fait construire à Paris par Hector Guimard, un hôtel particulier Art nouveau, qui existe toujours, sa fille Yvonne Mezzara et son mari Jacques Sadoul, condamné à mort en 1919 pour désertion, ami de Jaurès, Lénine, et avocat en 1945 d’Eugène Schueller, fondateur de l’Oréal, Pierre Louis Sourdon-Dumesniel, maître à écrire de Louis XVII et qui en 1844 rencontre et reconnaît Louis XVII , Victor Hugues, qui abolit l’esclavage à la Martinique, héros du livre d’Alejo Carpentier « Le siècle des lumières », un chancelier allemand, la famille Lamoignon, alliée des Tardif, la famille Jacquin et son plus célèbre représentant Nicolas Joseph Jacquin, Jenny de Thelusson, dont la grand-mère fait construire en 1778 par Claude Nicolas Ledoux, l’hôtel de Thelusson, propriété successivement des Thelusson, puis de Murat, Napoléon et du Tsar de Russie, etc…
Pierre Maussion

Lire le dossier sur la descendance de Claude Symonet