Le quartier d'Arcueil, dit Plateau-Kergomard.

Impasse Vuilleminot (DR)
Le quartier d'Arcueil, dit Plateau-Kergomard, situé près de Villejuif autour du carrefour des avenues Vaillant-Couturier et Gabriel Péri est resté essentiellement agricole jusqu'au début du XXe siècle. Ce sont tout d'abord des cultures de blé, comme partout sur le plateau de Longboyau, puis des jardins maraîchers. Des pépinières et des champs de luzerne s’y trouvent jusqu’en 1920. Les vignes sont mentionnées dès le XIVe siècle sur tous les lieux-dits qui entourent le carrefour. Même si les vignes étaient présentes sur les deux versants de la vallée de la Bièvre, les Quatre chemins semblent avoir occupé une place particulière dans l'activité des vignerons.
Comme partout en Ile-de-France, la vigne décline dans la 2e moitié du XIXe siècle, principalement à cause de l'arrivée du chemin de fer : en déversant sur le marché parisien les crus du sud de la France réputés bien meilleurs, il fait disparaître la production locale. A Arcueil, s'ajoute le fort développement des carrières qui fournissent en pierre à bâtir le marché parisien. De grandes carrières se trouvaient sur le plateau, parmi lesquelles celle dite des Géants. C'est dans l'une de ces carrières, convertie en champignonnière, probablement située sur le territoire du Kremlin Bicêtre vers l'intersection de Villejuif et d'Arcueil, que se déroule en 1897 le fait divers connu comme l'affaire Carrara. En novembre, l'exploitant, Angelo Carrara, tue et fait brûler dans sa champignonnière un commis de banque venu encaisser une traite.
Le grand traumatisme se produit au milieu du XXe siècle. L’autoroute de l’État mit à mal la tranquillité des habitants du plateau et affecta gravement la continuité de ce quartier avec le reste de la commune. Henri Toulouze