Vendredi 9 janvier 2026 à 18h30 : La rue Branly par Annie Thauront

Rue Branly. Arcueil.
L’histoire d’une rue située près du carrefour de la Croix d’Arcueil avec son lotissement de maisons mitoyennes créé vers 1910 par Mme Hélène Levi-Montefiore, une histoire qui s’insère dans la Grande histoire par le destin tragique de quelques uns de ses habitants lors de la Seconde guerre mondiale mais encore dans l’histoire de notre commune avec la présence dans la rue du grand dirigeant sportif Maurice Pigot qui y vécut enfant avec sa famille.

Jeudi 22 janvier 2026 à 18h30 : Lire les blasons, une initiation aux règles du blasonnement par Gérard Thauront

Blason d'Arcueil
Une conférence qui doit aider à la lecture des blasons pour celles et ceux qui les rencontrent dans leurs recherches généalogiques ou historiques. Apprendre à lire les blasons, c’est lire le passé autrement. C’est entrer dans une forme de mémoire visuelle, qui exprime une position sociale, une alliance familiale ou un titre seigneurial, d’où le grand intérêt de son apprentissage.

Vendredi 6 février 2026 à 18h30 : Armoiries de quelques familles nobles de l’ascendance de Gérard Vergison-Rozier par Gérard Vergison-Rozier et Annie Thauront

Blason de Gaspard de Clermont-Tonnerre, maréchal de France
Une mise en pratique de la conférence précédente avec les blasons de quelques familles comme celle des Clermont-Tonnerre. Cette conférence permettra d’évoquer les ordres de chevalerie tels celui de Saint-Michel.

Vendredi 13 février 2026 à 18h30 : Les diamants de la couronne, les Raspail et les invalides du travail par Christophe Balland

Répartition des Joyaux avant de les vendre en 1886

Le cambriolage du Louvre du 19 octobre 2025 est l’occasion de revenir sur l’histoire des diamants de la couronne. C’est en effet à la suite de l’aliénation partielle des joyaux de la Couronne, promulguée par la loi du 10 décembre 1886, et de la vente aux enchères qui s’ensuivit à partir du 12 mai 1887 que les pierres précieuses, celles exceptées de la vente en raison de leur valeur historique ou artistique, furent transférées dans la galerie d’Apollon du musée du Louvre. Sur proposition de Benjamin Raspail, le produit de la vente devait alimenter une caisse des invalides du travail.


Vendredi 6 mars 2026 à 18h30 : Christine de Pisan (1364-1430), première femme de lettres ayant vécu de sa plume par Annie Thauront

Christine de Pisan Le Livre de la Cité des Dames

Christine de Pisan occupe dans l’histoire une place privilégiée. Elle fut la figure dominante du féminisme aux 14è et 15è siècle. Cette femme est la première féministe au sens moderne du terme. Première femme de lettres à vivre de sa plume, elle conquiert de haute lutte son indépendance économique après la mort de son père et celle de son époux. Elle consacre la majeure partie de son œuvre à la réhabilitation d’un sexe trop longtemps bafoué et écrit en 1405 « Le Livre de la Cité des Dames ». Elle prendra position contre la loi salique qui exclut les femmes de l’accès au trône, principe central de la monarchie française à partir du 14è siècle. Elle écrit : « Qu’ils se taisent donc ! Qu’ils se taisent dorénavant ces clercs qui médisent des femmes ! Qu’ils se taisent, tous leurs complices et alliés qui en disent du mal... Qu’ils baissent les yeux de honte d’avoir tant osé mentir dans leurs livres, quand on voit que la vérité va à l’encontre de ce qu’ils disent... ». Elle s’appuie sur des exemples pris dans l’histoire pour affirmer « qu’il n’est aucune tâche trop lourde pour une femme intelligente. »  

 

Collège des Dominicains d'Arcueil

 Le collège Albert-le-Grand à Arcueil

Ce texte relate l’histoire du collège des Dominicains qui occupa de 1863 à 1906 dans le centre ancien d’Arcueil les propriétés des savants Berthollet et Laplace avant que ne s’y installe en 1908 la Caisse des dépôts et consignations. Ce collège est devenu célèbre le 25 mai 1871 lors de la Semaine sanglante sous la Commune par le massacre de cinq Dominicains enseignants dont le Père Captier créateur du collège en 1863 et de huit de leurs employés. Un fait divers a attiré mon attention. En 1892, alors que le R.P Didon est Directeur depuis 1890, un enfant de 14 ans se pend dans la classe où il avait été enfermé. Il sera fait ce qu’il faut pour que ce suicide ne soit pas suivi d’enquête. Henri Didon, célèbre pour sa formule « Citius, Altius, Fortius » devenue la devise officielle des Jeux olympiques, est moins connu pour ses discours de distribution des prix. Le 19 juillet 1898, il prononçait un discours militariste et violemment anti-dreyfusard ayant pour thème « De l’esprit militaire dans une nation ». Il s’en prend (sans le nommer) à Émile Zola qui vient d’être condamné pour diffamation envers l’armée après la publication de « J’Accuse ! ». Cela m’a donné l’occasion d’évoquer l’Affaire Dreyfus mais surtout le dernier combat d’Émile Zola, celui contre les écoles « congréganistes » avec son roman « Vérité ». L’écrivain (qui ne verra pas la fin de la publication du roman car mort accidentellement le 29 septembre 1902) débute par le viol et le meurtre d’un enfant, élève d’une institution catholique ; il y transpose l’Affaire Dreyfus dans le milieu scolaire. L’oncle de l’enfant, un instituteur juif, est accusé du viol et du meurtre ; reconnu coupable, il est condamné. Un autre instituteur, Marc Froment, cherche l’auteur du crime ; il se heurtera aux ecclésiastiques qui feront tout pour discréditer l’école laïque et protéger le meurtrier, l’Église et l’éducation qu’elle prodigue. Ce roman de Zola s’inscrit dans le contexte du débat préparant à la séparation des Églises et de l’État. C’est dans ce contexte que sera fermé le collège Albert-le-Grand  le 13 juillet 1906 et les Dominicains expropriés.  

Annie Thauront

Lire le dossier « Le collège Albert-le-Grand à Arcueil » 

Vendredi 10 octobre à 18h30 : « Le Duc de Berry et ses châteaux » par Annie Thauront

Palais de la Cité et la Sainte-Chapelle.
Les Très Riches Heures du Duc de Berry.

 

 Les Très Riches Heures du Duc de Berry, véritables chefs d’œuvre de l’enluminure, sont un témoignage de l’architecture des châteaux au Moyen-Age. Sur les neuf châteaux présents dans ce manuscrit, cinq d’entre eux furent entrepris par le Duc de Berry (1340-1416), fils, frère et oncle de rois. Cet exposé s’attardera sur l’histoire du Duc de Berry qui ne fut pas seulement mécène mais un homme influent s’appuyant pour ses conquêtes sur l’homme de guerre Bertrand Du Guesclin (1320-1380). Ces deux hommes furent en effet successivement propriétaires à la fin du XIVème siècle. du domaine royal de Cachan, domaine dont on n’a pas déterminé l’emplacement exact.

Vendredi 7 novembre à 18h30 : « La photographie outil de mémoire » par Gérard Thauront

Depuis des milliers d’années, les hommes ont voulu des souvenirs de leur vie, de leurs connaissances et de leur histoire. La mémoire parlée, réelle ou imaginaire, a été conservée par l’écriture. Les images dessinées ou peintes ont sans doute précédé l’écriture. Dans cette histoire millénaire, la photographie argentique, outil de mémoire, n’aura duré qu’à peine deux siècles ! Cette première conférence sur la photographie n’est pas l’histoire de la photo de ses débuts au numérique comme on peut la trouver dans de nombreuses publications mais développera une vision plus systémique du biotope créé par le développement populaire de cette activité, basée sur mon expérience de photographe amateur. Cet exposé reprend pour l'essentiel la conférence donnée le 21 mars 2025.

Vendredi 21 novembre à 18h30 : « Le pavillon de banlieue » par Pierre Kerleroux

Pavillons 10 av. Laplace Arcueil.
En 1890-1940, des dizaines de milliers de parcelles de terres agricoles ou forestières ont été loties autour de Paris, sur lesquelles ont surgi autant de "pavillons d'banlieue". On présentera l'histoire de ce processus massif, spontané puis encadré, la sociologie des banlieusards, l'esthétique des pavillons (meulière, brique, parpaings). Cet exposé reprendra pour l'essentiel la conférence donnée à Cachan le 15 juin 2024 pour les Ateliers du Val de Bièvre." !

Vendredi 5 décembre à 18h30 : « Histoire de la photographie de l’argentique au tout numérique » par Gérard Thauront

 

La photo n’est que l’un des nombreux domaines à avoir été « dématérialisé » Si les nouveaux appareils créent directement des images numériques, les anciennes photos (plaques, argentiques, diapositives) doivent être scannées. L’utilisation de tels fichiers pour les documents photographiques nécessitent de s’approprier des compétences en logiciels de stockage, de correction, de restauration d’images, gestion des méta-données, présentation d’images (albums, galeries) etc.… sans oublier la sauvegarde et restauration des fichiers car la durée de vie d’une mémoire informatique est aujourd’hui très inférieure à celle d’une feuille de papier. Du temps de l’analogique, toutes les sources photographiques étaient archivées sur des supports spécifiques (film super 8, négatifs, diapos, disques vinyle, livres) mais aujourd’hui avec le numérique, elles sont conservées sur le même type de mémoire sur les ordinateurs. Et si désormais le téléphone mobile remplace l’appareil photo, qu’en sera-t-il demain ?

L’histoire oubliée de la teinturerie David et de sa propriétaire Mme Perle David née Alexandre et de son associé M. Bernard Reichenbach.

Cette publication relate l’histoire de la plus importante teinturerie d’Arcueil, la teinturerie David et celle de ses propriétaires. Le 19 août 1944, vidée de tout son matériel, l’usine était devenue le poste de commandement des FTP d’Arcueil. Elle sera vendue dans les années 1960 par la famille de Bernard Reichenbach à la brasserie Valstar ; ses bâtiments seront utilisés pour entreposer des bouteilles de bière. Après la fermeture de Valstar en 1974, sur ses terrains préemptés par la mairie, côté impair à l’emplacement de ce qui fut la teinturerie Caron et côté pair à l’emplacement de la teinturerie David, seront construits logements HLM et logements en accession à la propriété ; cela sera la ZAC de la Maison des Gardes. Mais dans la mémoire arcueillaise, seule reste la Valstar. La teinturerie David a été oubliée. Et pourtant...de nombreuses générations d’Arcueillais-e-s y ont travaillé de 1881 jusqu’en 1941 peut-être même 1942 ou 1943. L’histoire de Mme David née Perle Alexandre, la propriétaire, témoigne de la barbarie nazie. Juive originaire d’Afrique du Nord, veuve depuis 1914 du teinturier juif originaire de Nancy, Henri David, elle subit en 1941 le « vol légal » de sa teinturerie du fait des lois dites « d’aryanisation » de Vichy et de l’occupant allemand visant à « éliminer l’influence juive dans l’économie nationale ». Le 27 février 1941 est nommé un administrateur provisoire pour tous les biens possédés par le financier Bernard Reichenbach, associé et gérant depuis 1927 de la société « Veuve David et Cie ». La teinturerie David fut « aryanisée » comme l’imprimerie de l’éditeur de cartes postales Adrien Bréger qui se trouvait rue de la Grange Ory à Cachan. La maison d’habitation des Bréger, 32 rue du Dr Gosselin à Arcueil au coin de la rue Paul Signac, devint en 1944, après le départ des Allemands qui l’occupaient, poste de commandement du groupe clandestin MLN - FFI d’Arcueil dirigé par Jules Gaudiche. Si l’histoire de ces deux entreprises est semblable, Mme David, propriétaire de la teinturerie, n’eut pas le même sort que M. Adrien Berger. Arrêté le 13 mai 1944 à Clermont-Ferrand non pas comme juif mais comme résistant pour avoir fabriqué des faux papiers, il fut interné à Drancy mais il échappa à la déportation du fait de la grève insurrectionnelle des cheminots et récupéra après la Libération son imprimerie et sa maison. Mme David avait été arrêtée comme juive à son domicile à Aix-en-Provence en mai 1944 avec son fils André Salomon (né d’un premier lit). Transférés à Marseille puis internés à Drancy, ils seront déportés et mourront à Auschwitz, Perle David le 25 mai et son fils André Salomon le 5 juin 1944. Ils avaient respectivement 79 et 62 ans. Ils sont morts peu de temps avant la Libération d’Arcueil et de Paris et avant que l’associé de Mme David, Bernard Reichenbach, ne récupère le 12 mars 1945 la propriété de la teinturerie David. J’ai profité de cette recherche pour évoquer l’entourage artistique du fils de Perle David, le pianiste André Salomon et celui de Bernard Reichenbach, dont l’un des fils fut le cinéaste François Reichenbach. Annie Thauront

Lire le dossier : L'histoire oubliée de la teinturerie David et de sa propriétaire Mme Perle David née Alexandre et de son associé M. Bernard Reichenbach.

 


Les barrières d'octroi

Henri Rousseau. L'octroi.
Dans la notice consacrée à Arcueil de wikipédia, il est écrit à propos des personnalités liées à la commune : « Henri Rousseau (1844-1910) dit le douanier Rousseau, peintre naïf ; il travailla comme douanier à la Maison des gardes, actuellement le conservatoire d'Arcueil. » Ma publication montre que cette affirmation est erronée. Le château vieux n’a jamais été bureau d’octroi (ou même bureau de douanes) où le peintre Henri Rousseau aurait pu travailler de 1871 à 1893. Il avait été nommé commis d’octroi de 2e classe à l’octroi de Paris en 1871. À cette époque, le château vieux, dénommé plus tard Maison des gardes, était propriété du teinturier Nicolas Jannet auquel succéda en 1900 son gendre, le teinturier Jules Caron, qui sera maire d’Arcueil de 1875 à 1878 et de 1888 à 1892. Au moment où le Douanier Rousseau est censé travailler comme douanier dans la Maison des Gardes, Jules Caron y habite avec son épouse Marie-Aspasie Jannet. Cette erreur m’a incitée à une recherche sur les barrières d’octroi. Il en résulte une première partie intitulée « Les bureaux d’octroi de Paris et d’Arcueil-Cachan ». La fraude à l’octroi, cette taxe sur les marchandises destinées à la consommation entrant en ville, a conduit à la construction de barrières à Paris sous Louis XVI. Je présente l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, qui fut l’auteur des plans de 57 bureaux d’octroi parisiens. La construction des barrières fut interrompue par des émeutes et incendies des bureaux d’octroi, prémisses de la Révolution française, qui eurent lieu à Paris du 9 au 13 juillet 1789 à la veille de la prise de la Bastille. Reconstruits, la plupart des bureaux d’octroi furent démolis à l’occasion des travaux d’Hausmann. Il ne reste que quelques bureaux dont ceux de la place Denfert-Rochereau qui abritent le Musée de la Libération de Paris. Les bureaux d’octroi d’Arcueil-Cachan n’existent plus. Dans une seconde partie, je présente le peintre, le Douanier Rousseau, à travers quelques-uns de ses paysages urbains dont « Berges de la Bièvre près de Bicêtre » où l’on voit dans le lointain l’aqueduc Belgrand. Annie Thauront

Lire le dossier : Les bureaux d’octroi de Paris et d’Arcueil-Cachan

Lire le dossier : Le peintre Henri Rousseau appelé le Douanier Rousseau