À 6h28, au kilomètre 7, le train se trouvait environ à une centaine de mètres du Pont Royal (route d’Orléans) à la vitesse présumée de 75 km/h, quand brusquement, le rail de droite, dont les traverses reposent sur un sol de glaise, s’écarta sous le poids de la machine. La locomotive changea soudain de direction, décrivit
un arc de cercle et fonça dans le remblai. Son avant laboura profondément le sol sur longueur de plus de vingt mètres, emportant une masse impressionnante de terre, puis glissa en crachant des torrents de fumée pour se coucher sur le lit de glaise qu’elle venait de déplacer.
Le tender et les deux premiers wagons, emportés par l’élan, étaient également sortis des rails. Ils s’écrasèrent sur la ligne, barrant complètement les voies montantes et descendantes. Les wagons qui suivaient vinrent buter contre eux. Immédiatement, un retour de flamme se produisit dans le foyer, ce qui eut pour effet de communiquer le feu au tender, puis aux wagons, trouvant dans les boiseries et dans les cousins des banquettes un combustible. Les flammes qu’activait la brise matinale firent du train déraillé un immense brasier… Bruno Teste
Lire le dossier : L’accident ferroviaire du 30 mars 1905 à Arcueil-Cachan