Aucune des archives consultées du Centre culturel irlandais ne mentionne une quelconque propriété du Collège des Irlandais avant 1834, date à laquelle son supérieur, le révérend Mac-Sweeny, achète pour 46 500 F à l’architecte Hubert Rohault de Fleury une « maison bourgeoise » avec son parc et ses jardins située 99 rue de la Fontaine à Arcueil. La maison n’eut pas moins de dix propriétaires successifs de 1757 jusqu’à 1938. Je présente l’histoire et la généalogie de six d’entre eux. N’est pas développée la période contemporaine figurant au dossier de Henri Toulouze intitulé « Les Irlandais de la maison de campagne d’antan à la cité d’aujourd’hui » paru sur le blog de la médiathèque d’Arcueil, quand la propriété devint siège des laboratoires Innothéra du pharmacien Chantereau, la Cité HLM « Les Irlandais » et l’établissement pour personnes âgées « La Maison du Grand Cèdre ». Cette recherche, initiée par le conservateur du patrimoine d’Arcueil, tente de répondre à plusieurs interrogations de Henri Toulouze figurant dans son dossier. Je pense y avoir réussi. Cela fut pour moi l’occasion de raconter, plus qu’une histoire des propriétaires d’une maison arcueillaise, celle de Paris et de ses représentants de corporations disparues à la Révolution, de ses artistes et de sa bourgeoisie fortunée, telle que l’on peut la découvrir grâce aux portraits de Dominique Ingres et aux comédies de Eugène Labiche, tous deux apparentés aux propriétaires de la dite maison. Bonne lecture à tou(te)s d’une recherche qui couvre encore une fois une longue période historique de Louis XV à la Troisième République.
L’histoire des propriétaires de la future « Maison des Irlandais » est présentée en quatre dossiers :
• En premier lieu : l’affaire de l’imprimerie clandestine du clergé, avec l’histoire et la généalogie du procureur à la cour des monnaies Jean-Claude Bailly (1729-1765) et son épouse Marie-Louise Langlois, de l’abbé Pierre-François Lechanteux décédé en 1785, aumônier du Duc d’Orléans et du libraire-imprimeur de l’Almanach royal Laurent-Charles d’Houry (1723-1786) et son épouse Jeanne Nérat.
• Dans la seconde partie : Antoine-Christophe Gerdret (1749-1793) négociant de mousseline pour Marie-Antoinette devenu fabricant de draps à la Révolution, son épouse Anne Lefébure et leurs fils établis comme filateurs de draps à Louviers et leur descendance.
• En troisième partie, le fabricant de chandelles et député Hippolyte Ganneron (1792-1847), le marchand de draps Jean-Isidore Adeline (1774-1850) et l’architecte Hubert Rohault de Fleury (1777-1846), riches bourgeois parisiens.
• et enfin, dans le quatrième et dernière partie de ce dossier, l’histoire du Collège catholique parisien des Irlandais et sa maison de campagne acquise à Arcueil en 1834 avec ses projets de transformation sous l’administration de l’abbé Ouin-La-Croix (1817-1879).
Annie Thauront