L’officier de marine marchande Benoît Boland est l’un de ces hommes que le sort a choisi pour leur faire connaître l’Aventure que tant d’autres cherchent sans jamais la trouver. Né à Guernesey dans les îles anglo-normandes le 6 août 1885, il a habité Cachan puis Arcueil avec ses parents et ses sœurs de 1889 à 1899. Il était le frère de l’aviatrice Adrienne Bolland, née à Arcueil le 25 novembre 1895, qui fut le 1er avril 1921 la première femme au monde à franchir la Cordillère des Andes de Mendoza en Argentine à Santiago du Chili. Benoît Boland choisit d’être marin. Il embarquera d’abord clandestinement sur un navire transatlantique faisant des aller-retour Le Havre-New York. Il sera pilotin du 18 mars 1904 au 17 octobre 1905 sur un trois-mâts cap-hornier chargé d’aller chercher du nickel en Nouvelle Calédonie ; élève de l’école de la marine marchande de Paimpol, il sera engagé par Jean-Baptiste Charcot sur le Pourquoi Pas ? pour sa seconde expédition en Antarctique du 15 août 1908 au 4 juin 1910. Benoît Boland eut la mission de seconder l’officier de marine Maurice Bongrain dans ses travaux d'hydrographie, contribuant ainsi à l'établissement de la carte des côtes de l’Antarctique. Pendant la guerre de 1914, enseigne de vaisseau en Tunisie de juillet 1916 à mars 1919, il sera affecté comme aviateur à la base aéronavale de Bizerte pour repérer les sous-marins allemands en Méditerranée. À partir de 1921, il sera capitaine le long des côtes chinoises puis sur le haut Yang Tsé où son navire le Fook Yuen, qui devait transporter du sel, fut attaqué le 27 août 1922 par 300 à 400 patrons de jonques qui, jusque là, étaient chargés de transporter ce produit. Le navire et l’équipage seront sauvés par deux bâtiments de la marine française. Benoit Boland terminera sa carrière maritime comme chef pilote du port de Shanghai alors cinquième port mondial. Benoît Boland est décédé à 97 ans dans sa propriété de Donnery (Loiret). Annie Thauront
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